SYNDROME DES RECIFS
De vagues à lames en courant d’air
Je me suis laissé envoguer,
A bout de larmes, en rat de mer
Aux grés des leurres et des marées
J’ai contemplé la vie, j’ai observé le monde,
Démesurant l’étang, j’ai refusé la ronde,
Cabotant au hasard des rencontres et du vent,
Des escales oubliées pour n’avoir pris le temps.
Refrain :
Si j’avais été moi
Je n’aurais pas subi le vent
J’aurais autorisé la vie
A me libérer de ces voiles
Si j’avais été moi
Je nous aurais donné du temps
J’aurais déjà croisé nos vies
Offert mes nuits à ton étoile.
En rade aux portes des à faire
Je me suis pendu à la nuit,
Aux lèvres brumes de l’amer
Au sel d’écume et de l’ennui
Aujourd’hui Robinson d’une île imaginaire
Je me suis ensablé, ravagé, solitaire,
Dans l’œil asexué des pressions tropicales
Avalé par le vide armé au fond des cales.
L’amour à mort, la mort amie,
J’apprivoise la dépression,
L’amour à bord et qui m’enfuit,
Je me déleste jusqu’au fond.
De petits bouts de lunes flottent sur le lagon,
L’eau qui me purifie s’écoule à pleins poumons,
Je me libère enfin des ancres virtuelles
Qui dérivent la vie, désamour éternel.
Stéphane